Compte rendu, 2ème épisodeProgramme validé la veille avec Jean-François qui a une contrainte horaire impérative pour son retour en train sur Paris en milieu d’après-midi : comme prévu initialement on commence par l’ascension du Ventoux par Bédoin puis on descend par Sault. Ensuite, nous emprunterons à l’envers un parcours que j’avais préparé pour le vendredi.
Départ du gite à 8h30, passage par Malaucène, et on retrouve Jean-François 4 km plus loin sur la route de Bédoin. Comme la veille, il fait très beau et déjà assez chaud, près de 18°C. Cette fois-ci, nous nous sommes enduits de crème solaire
Parcours vallonné à travers la forêt en direction de Bédoin, passage par le col de la Madeleine, heureusement moins difficile que son homonyme des Alpes. Nous croisons déjà de très nombreux cyclistes sur cette portion.
Sans pause, 15 km et 240m de D+ parcourus, nous nous attaquons à ce monument pour la 2ème fois en 2 jours, mais cette fois-ci par le versant «royal», considéré à juste titre par tous les experts comme le plus difficile
Prudents, nous effectuons les 6 premiers kilomètres sur un rythme très tranquille, au milieu des vignes et des cerisiers. Pour le moment, la pente n’est pas très importante, 4 à 5%.
A partir du village de Saint Estève, les choses sérieuses commencent véritablement avec 10 km sans aucune possibilité de se reposer, la pente oscillant en permanence entre 8 et 12%. Heureusement, cette longue portion traverse la forêt de Bédoin et sous sommes généralement à l’ombre, évitant la morsure des rayons du soleil qui nous ont fait si mal hier après-midi. Avec beaucoup de satisfaction j’arrive à suivre le rythme, il est vrai pas très important, de mes 3 coéquipiers durant 3 km environ.
Mais ensuite, logiquement et inexorablement, ils me lâchent mètre après mètre, me laissant affronter seul les 7 km restant jusqu’au Chalet Reynard. Enfin, quand je dis seul je pense aux Mesnilois, car nous sommes des centaines de cyclistes à nous attaquer à ce monument, provoquant une file ininterrompue jusqu’au sommet. Il faut faire attention à bien garder sa ligne car certains descendent déjà à grande vitesse
Je connais bien cette ascension pour l’avoir déjà faite à 3 reprises et, malgré les efforts de la veille, je déroule doucement à mon rythme, heureux d’être là, appréciant de voir les kilomètres défiler … lentement.
Après 1 heure 1/2 d’ascension je quitte la forêt pour déboucher sur le fameux virage du Chalet Reynard où Régis m’attend, alors que Laurent et Jean-François ont enchaîné directement sur le final. J’ai perdu moins de 4 minutes sur mes coéquipiers. Heureux
5 minutes de pause, pipi, boire, manger, et c’est parti pour l’ascension finale.
Je repars avant Régis qui me remonte petit à petit, me rattrape et me dépasse inexorablement. Son coup de chaleur de la veille est déjà loin …
Mais je l’ai en permanence en ligne de mire dans ce paysage complètement dégagé, ce qui est plutôt motivant. Mieux que la veille, j’arrive tranquillement au sommet, juste derrière Régis, non sans avoir jeté un coup d’œil à la stèle de Tom Simpson située à 1 km du sommet.
Comme la veille, nous restons quelques minutes au sommet, le temps d’admirer le paysage et de faire quelques photos souvenir, puis nous entamons la longue descente vers Sault. La 1ère partie jusqu’au Chalet Reynard est assez pénible à cause du trafic montant, vélos, motos et voitures s’entremêlant dans un ballet ininterrompu, empiétant parfois sur la partie gauche de la chaussée. Ensuite, très belle descente jusqu’à Sault où la circulation est quasi nulle, en grande partie en forêt.
Toujours comme la veille, nous faisons une bonne pause à Sault pour nous ravitailler et profiter de ce bon moment en admirant le superbe paysage, les champs de lavande, pas encore fleurie, trop tôt dans la saison, et toujours le sommet du Ventoux au loin.
La suite et fin du parcours se déroule sans problème, profil généralement descendant hormis le col de Fontaube, ni très long, ni très pentu puisque nous le montons à 23 km/h de moyenne. Nouvelle pause paysage et photos, puis direction Malaucène que nous atteignons vers 14h30. Jean-François sera largement à l’heure pour son train.
Au compteur, 117 km en 5h35, soit 21 km/h de moyenne (comme la veille) pour un D+ de 2340m.
Sur les 2 jours, 236 km et 4870m de D+, 2 ascensions du Ventoux. Excellente préparation pour l’Ardéchoise et l’étape du Tour.
J’ai néanmoins pu apercevoir mes limites et il est probable que je me contenterai du « petit » parcours (144 km et 2850m D+) le 2ème jour de l’Ardéchoise
Après une bonne douche au gite, récupération du vélo malade de Régis, arrêt au « Comptoir de Mathilde » pour acheter quelques spécialités régionales, puis retour en voiture qui sera beaucoup moins tranquille qu’à l’aller, avec un changement radical de météo à partir de Lyon, le beau soleil provençal laissant la place à un temps couvert, puis à des petites pluies et enfin à un véritable déluge tout au long de la traversée de la Bourgogne, violents orages et pluie diluvienne durant une longue période, obligeant Laurent qui conduisait à ce moment-là, à rouler à allure très réduite sur l’autoroute
Au final, un excellent séjour provençal, du grand vélo, un temps magnifique, des panoramas exceptionnels et des potes. Le bonheur absolu
Nous avons souvent pensé à Steph qui en avait tellement envie de ce Ventoux. Ce n’est évidemment que partie remise

Docteur Fenioux vous conseille d'appuyer fort sur les pédales car ça roule de plus en plus vite au Mesnil